Mon poney est atteint de fourbure. Qui dois-je croire ?

Qu’il y ait tant d’informations à disposition est une bonne chose et que nous puissions échanger nos idées avec tant de personnes est également très bien. L’ennui c’est qu’en même temps on reçoit des avis contraires et parfois complètement faux. Cela est dû en partie au fait que les trois types de fourbure sont souvent mis dans le même sac. Les non-professionnels et les autres propriétaires ont le chic pour cela. Dès que tu prononces le mot « fourbure », on te cite par exemple le magnésium comme remède miracle alors que ton cheval a une fourbure liée à un SRIS à la suite d’une inflammation persistante. Le magnésium n’a aucun effet là-dessus. Ne parler que des anticoagulants et des anti-inflammatoires alors qu’il s’agit d’une fourbure liée à un problème hormonal est un autre exemple. Avec les meilleures intentions du monde, toutes ces personnes donnent des conseils sans connaître la cause du problème. Elles n’ont jamais vu le cheval, ne connaissent pas son passé médical et ne savent pas tout ce que tu as fait pour améliorer ses conditions de vie. Si tu leur donnes alors ces informations, elles vont, dans leur enthousiasme, les survoler sans les lire ou bien ne voir les choses que sous l’angle de leurs propres expériences. Si l’ail a sauvé leur cheval d’une mort cruelle, tous les chevaux fourbus devraient tout de suite en prendre.

L’attention et l’implication des utilisateurs de Facebook et de tes amis de la pension sont pour toi un soutien dans ces moments difficiles où ton cheval va mal et souffre. C’est très important. Par ailleurs, les différentes expériences peuvent te donner des idées de pistes auxquelles tu n’aurais peut- être pas pensé. Mais il est conseillé d’utiliser avant tout les connaissances et l’expérience de professionnels. Le vétérinaire est celui à qui faire appel quand il s’agit de diagnostic et de traitement médical ; le professionnel des soins aux sabots sait tout des pieds de ton cheval ; un nutritionniste peut t’aider si ton cheval doit perdre du poids ou prendre des compléments. Ils peuvent avoir hélas des avis divergents. Mais là encore : chacun doit s’en tenir à son domaine de compétences. Si tu as un bon professionnel des soins aux sabots, tu peux être sûr qu’il sait mieux parer que le vétérinaire. Mais ne le laisse pas interpréter des radios ou les résultats de prises de sang. La situation idéale est bien sûr lorsque tous les professionnels s’occupant de ton cheval sont d’accord. Dans le meilleur des cas, ils auront une approche multidisciplinaire du traitement et se concerteront régulièrement. Si leurs approches diffèrent trop, parles-en avec eux. Si cela ne suffit pas, le mieux est alors de chercher un autre professionnel.

Mais que faire si un professionnel dit des bêtises ?

Nous connaissons tous un exemple de vétérinaire qui conseille d’euthanasier un cheval et qui n’a heureusement pas été écouté. Le cheval en question est encore en pleine forme et gambade joyeusement dans le pré des années plus tard. Ou celui du maréchal ferrant qui affirme que ton cheval ne vivra plus longtemps si tu lui retires sa ferrure thérapeutique. Il devrait voir comment il galope aujourd’hui sur les chemins caillouteux. Qu’une personne pratique un métier depuis des années ne veut pas dire qu’elle est infaillible. Elle peut être devenue aveugle à certaines solutions ou bien ne pas avoir suivi les derniers développements au sein de sa profession. Elle peut avoir une tendance à opter pour la facilité. En ce cas, elle va te proposer les solutions standard. Le cheval a un gros chignon ? Il est sûrement fourbu ou va bientôt l’être. AINS, repos au box, ferrure et voilà l’affaire réglée. Ou tu as affaire à quelqu’un qui est complètement convaincu par une idée bien précise. Un professionnel des soins aux sabots avec 20 années d’expérience ne te conseillera jamais une ferrure ; son collègue maréchal-ferrant ne sait pas comment on écrit « hipposandale ». 

Ne leur en veux pas mais fais venir les personnes qui conviennent à ton cheval. Et ce, du point de vue de leur expérience, compétence, curiosité et flexibilité. Un ego qui ne soit pas surdimensionné est également un point positif. C’est le moment de faire appel aux avis des membres de tes groupes préférés sur Facebook et de tes amis à l’écurie. Demande-leur aussi de motiver ces avis. Dès que tu auras mis en place les bons professionnels tu n’auras plus grand-chose à faire pour qu’ils te donnent le meilleur d’eux-mêmes. Ton cheval t’en sera reconnaissant.

Souhaites-tu lire plus de réponses aussi claires ?

Voilà qui tombe bien. Dans “La fourbure en questions” tu trouveras plus de 200 réponses à tout ce que tu peux te demander sur la fourbure et ce qui s’y rapporte. Ce livre va t’être d’une aide précieuse, à toi et ton cheval.

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