Pour prétendre avoir lu ‘Les Misérables’, on prenait – avant l’existence d’Internet – un extrait du livre à la bibliothèque. On lisait le résumé du livre dix fois, en espérant obtenir une note raisonnable pour l’évaluation. Il existe maintenant un tel extrait pour ‘PPID décrypté‘. La grande différence est que vous aurez envie de lire le livre après le résumé. Une autre différence est que ce type d’extrait s’appelle aujourd’hui un ‘cheat sheet’.
PPID
Le PPID est une dégénérescence lente et irréversible des neurones producteurs de dopamine qui vont de l’hypothalamus à l’hypophyse. La dopamine qui doit freiner la production d’hormones dans une partie de l’hypophyse va donc diminuer. Cela entraîne une réaction en chaîne de dérèglements hormonaux qui, à leur tour, vont provoquer toutes sortes de troubles. L’hypophyse peut gonfler et faire pression sur le tissu cérébral environnant.
Plus le cheval est âgé, plus il court le risque d’être atteint de PPID. Rien ne prouve jusqu’ici que la maladie soit plus fréquente chez certaines races, ni que le sexe ait une quelconque influence.
Anatomie et physiologie
L’hypothalamus est une glande endocrine située dans le cerveau. Les cellules nerveuses de l’hypothalamus sécrètent de la dopamine. Celle-ci régule le fonctionnement du lobe intermédiaire de l’hypophyse.
L’hypophyse est aussi une glande endocrine. Elle est situées à la base du cerveau. Elle produit les hormones ACTH, alpha-MSH, CLIP et bêta-endorphine. Celles-ci sont appelées les mélanocortines. Chez un cheval sain, la dopamine régule la production de mélanocortines.
Surrénales
Les surrénales sont des glandes endocrines qui produisent e.a. du cortisol. Le cortisol régule e.a. le fonctionnement du lobe antérieur de l’hypophyse.
Qu’est-ce que le PPID ?
Le PPID est différent de la maladie ou du syndrome de Cushing. Dans le cas du PPID, la fonction du lobe intermédiaire de l’hypophyse est perturbée. En conséquence, toutes sortes d’hormones se dérèglent. Le dysfonctionnement de l’hypophyse est dû à une carence en dopamine, résultant de la détérioration de terminaisons nerveuses. Le lobe intermédiaire peut gonfler. Des tumeurs du tissu glandulaire (adénomes) peuvent se développer.
Dérèglement du cortisol
Il y a souvent un dérèglement du cortisol. Cela signifie que divers processus impliquant le cortisol sont perturbés. Cependant, la quantité totale de cortisol dans le sang reste généralement dans la norme. Seul un cheval sur cinq atteint de PPID présente une hypercortisolémie (taux de cortisol sanguin chroniquement élevé)
Signes cliniques
Le dérèglement hormonal et la pression que l’hypophyse élargie exerce sur le tissu cérébral peuvent provoquer différents signes cliniques. Croissance excessive des poils (hypertrichose), fourbure et perte de masse musculaire (atrophie) sont les signes cliniques les plus courants.
SME / dérèglement de l’insuline
Une grande partie des chevaux atteints de PPID sont également touchés par le syndrome métabolique équin (SME). Le dérèglement de l’insuline (anomalies du métabolisme de l’insuline) est le principal composant du SME. Il est considéré comme la première cause de fourbure chez ces chevaux. La fourbure endocrinopathique, plus précisément.
Fourbure endocrinopathique: Fourbure survenant suite à des problèmes hormonaux.
Adiposité
L’adiposité est une autre caractéristique commune des SME. Il s’agit d’une forme de surpoids qui se caractérise par des dépôts de graisse dont la répartition est anormale.
Causes du PPID
La véritable cause du PPID n’est toujours pas connue. Il est très probable que la dégradation des neurones soit principalement due à un déséquilibre entre les radicaux libres (oxydants) et les antioxydants dans l’hypophyse. Nous appelons cela le stress oxydatif. L’équilibre est perturbé, d’une part, par la formation ou la pénétration d’une trop grande quantité de radicaux libres dans l’organisme et, d’autre part, par l’incapacité de l’organisme à les neutraliser correctement.
Une perturbation de la fonction d’un élément spécifique (mitochondries) des cellules nerveuses pourrait aussi jouer un rôle. Par ailleurs, un problème avec certaines protéines (alpha-synucléine) des neurones producteurs de dopamine n’est pas à écarter.
Diagnostic
Pour diagnostiquer correctement le PPID, le vétérinaire procédera à une anamnèse, à un examen clinique et à des analyses de sang. Ces dernières pour tester à la fois le PPID et le SME / dérèglement de l’insuline.
L’anamnèse est une sorte d’interrogatoire portant principalement sur les signes cliniques. L’examen clinique en approfondira les réponses. Une attention particulière sera apportée à la fourbure associée au PPID, car elle peut passer au départ inaperçue.
Analyses de sang
Plusieurs tests sanguins permettent de diagnostiquer le PPID. Le plus couramment utilisé est celui du dosage de l’ACTH qui mesure le taux de cette hormone dans le sang. L’automne est la période la plus favorable pour l’exécuter. C’est à ce moment-là qu’on observe une hausse de l’ACTH très marquée chez les chevaux atteints de PPID (augmentation saisonnière).
Fiabilité du test
D’autres facteurs, tels que la douleur et le stres, peuvent influencer le taux d’ACTH. Ils doivent être éliminés autant que possible pour obtenir un résultat de test fiable. En cas de doute, le vétérinaire peut utiliser d’autres tests, bien que ceux-ci ne soient pas encore très usuels.
Tests pour les SME
Pour diagnostiquer le SME, on dispose également de différents tests dont ceux permettant de détecter un dérèglement de l’insuline.
Autres examens
L’imagerie et les examens post-mortem (autopsie) sont effectués presque exclusivement à des fins scientifiques.
Traitement
Le traitement du PPID comprend l’utilisation de médicaments ainsi qu’une plus grande attention portée à l’état de santé général et à l’adaptation des conditions de vie. Il faut penser aux vermifuges et aux vaccinations, aux soins aux sabots, aux soins dentaires, à la tonte et au traitement d’autres complications. La gestion du poids fait partie de la prise en charge du SME et de la fourbure.
Pergolide
Le manque de dopamine peut être compensé synthétiquement par le pergolide, un agoniste de la dopamine, dont les marques les plus connues sont Prascend, Pergolife et Pergoquin. Ce traitement est bien toléré par la plupart des chevaux, mais pas par tous. Chez certains individus, les effets secondaires sont pires que la maladie. Le gattilier (Vitex Agnus Castus) est un remède phytothérapeutique qui peut supprimer certains signes cliniques mais il ne réduit pas les taux d’ACTH.
Complications
En ce qui concerne les complications du PPID, le vétérinaire dispose d’une variété de médicaments. Des alternatives phytothérapeutiques existent pour nombre d’entre eux mais les preuves scientifiques de leur efficacité sont encore rares. Il en va de même pour l’utilisation d’antioxydants.
Conditions de vie
L’alimentation et l’exercice sont des armes de choix dans la lutte contre le SME, les problèmes de poids et l’atrophie musculaire. Le vieillissement et les problèmes dentaires nécessitent également une alimentation adaptée. En fait, tous les chevaux atteints de PPID finissent par avoir besoin d’un régime alimentaire particulier.
Euthanasie
À la fin du voyage, l’euthanasie est la dernière chose que vous puissiez faire pour eux.
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