Aucun cheval n’est jamais mort d’une fourbure. Ce sont la sévérité et la durée de la maladie et/ou les complications associées à l’absence de perspective de guérison qui rendent nécessaire, à un certain moment, de se demander s’il est toujours éthiquement acceptable de laisser le cheval vivre.
Les chevaux ne peuvent pas représenter leurs propres intérêts. La responsabilité de décider d’euthanasier un cheval est toujours la vôtre en tant que propriétaire. Vous connaissez votre cheval comme nul autre ; vous connaissez son histoire et reconnaissez les anomalies dans ses caractéristiques comportementales normales. Vous êtes le premier à évaluer la qualité de vie de votre cheval. Bien que la décision finale vous appartienne, dans la plupart des cas, le vétérinaire est le mieux placé pour faire des commentaires éclairés sur l’équilibre entre le pronostic de la maladie et le bien-être du cheval. Il peut mettre la situation de votre cheval dans une perspective plus large et la comparer avec celle d’autres chevaux qu’il a vus et soignés.
Un bon vétérinaire fait une évaluation objective grâce à laquelle il examinera encore une fois la nature et la gravité des causes, la boiterie et les complications. Il évaluera de manière critique les méthodes de traitement choisies et leur succès. Une bonne gestion de la douleur est très importante ici. Ce vétérinaire idéal consulte les autres praticiens qui traitent votre cheval, comme le professionnel des soins aux sabots. Si tout va bien, il est assez honnête pour voir dans quelle mesure vous êtes capable de fournir les soins nécessaires. Si, pour une raison quelconque, il n’est pas possible d’aider votre cheval de façon adéquate, il n’est pas juste de le laisser souffrir. C’est à vous de décider quel sera le résultat dans ce cas.
Le bon vétérinaire décrit ici ne fait que des déclarations sur les intérêts et le bien-être de votre cheval. Les conséquences pour votre carrière en tant que cavalier de concours, maintenant que votre cheval est moins utilisable dans ce cadre, ne sont pas de son ressort, ni de sa responsabilité. De plus, il n’y a aucun lien émotionnel qui lui empêcherait de faire une évaluation objective, ce qui est presque toujours le cas pour le propriétaire du cheval.
C’est une décision difficile, que le propriétaire met bien plus de temps à prendre que ce que le vétérinaire juge souhaitable pour le bien-être du cheval. Heureusement, il sait que cela fait partie de son travail. Il vous donnera le temps de réfléchir à ses conseils. Au cours de ce processus, vous ne devriez pas hésiter à lui demander plusieurs fois de soutenir ses arguments. Si nécessaire, demandez l’avis d’un autre vétérinaire. Si vous ne pouvez vraiment pas vous séparer de votre cheval, les soins terminaux ou palliatifs peuvent toujours être une option. Mais ce n’est pas sûr que ce soit dans l’intérêt de votre cheval.