Chez les chevaux, les poneys et les ânes atteints de PPID, les concentrations d’ACTH dans le sang sont plus élevées que chez les animaux ne souffrant pas de cette maladie. Le vétérinaire mesure donc la quantité relative d’ACTH afin de poser en partie son diagnostic. Il interprète toujours le résultat dans le cadre de l’anamnèse et de l’examen clinique. En effet, il est impossible de dire si un cheval est atteint de PPID sur la seule base des analyses sanguines ou du tableau clinique.
L’importance du contexte dans le diagnostic du PPID : anamnèse et examen clinique
Les signes cliniques les plus courants peuvent également avoir une autre cause que le PPID. Cependant, les taux d’ACTH peuvent également être élevés sans qu’il s’agisse d’un PPID. L’ACTH est produite à deux endroits dans l’hypophyse : le lobe antérieur et le lobe intermédiaire de cette glande. En cas de PPID, le lobe intermédiaire est déréglé, ce qui fait monter en flèche la production d’ACTH à cet endroit. Malheureusement, avec un test d’ACTH, le vétérinaire ne peut pas dire de quelle partie de l’hypophyse provient l’ACTH, ni dans quelle mesure l’augmentation du taux est due à une cause autre que le PPID. En fait, le stress, la douleur, une maladie, l’alimentation, l’exercice, l’âge, la saison et même la latitude géographique sont également des facteurs qui peuvent entraîner des taux d’ACTH plus élevés.
L’ACTH et les races de chevaux
Une étude réalisée en 2022 a montré que les poneys, en particulier les Shetland et les Welsh, ainsi que les Arabes ont des taux d’ACTH plus élevés en automne que les chevaux d’autres races [1]. Ces résultats ont été confirmés, en ce qui concerne les poneys, par des chercheurs australiens un an plus tard. Ils ont conclu que les poneys ont des niveaux d’ACTH plus élevés en automne que les purs–sangs [2].
Poneys et influences saisonnières sur l’ACTH
L’étude a porté sur 399 chevaux et poneys. Ils étaient tous en bonne santé, ne présentaient aucun signe clinique de PPID et n’avaient jamais été traités au pergolide dans le passé. Les facteurs susmentionnés susceptibles d’augmenter l’ACTH ont été exclus dans la mesure du possible.
L’équipe de recherche a analysé deux échantillons de sang de chaque cheval. Un échantillon a été prélevé au moment du pic de l’augmentation saisonnière et un autre six mois plus tard, lorsque les taux d’ACTH sont en moyenne les plus bas. Les résultats ont montré que les poneys, et en particulier les poneys Shetland, ont des niveaux d’ACTH beaucoup plus élevés en automne que les chevaux pur-sang, alors que ce n’est pas le cas au printemps
L’importance du tableau clinique dans le diagnostic du PPID : interprétation des résultats
Le chercheur principal relie explicitement ceci à la conclusion selon laquelle les vétérinaires devraient être très prudents lorsqu’ils interprètent les résultats des tests chez les races de poneys en automne. Le test ne doit être effectué que lorsque le tableau clinique indique clairement un PPID. Un dosage de l’ACTH unique, effectué en automne dans le cadre d’un examen de santé général chez un poney ne présentant pas de signes cliniques, augmente la probabilité d’un résultat faussement positif.
Effectuer un nouveau test
Si un poney Shetland présente des taux d’ACTH élevés en automne et que les signes cliniques de PPID sont présents mais non concluants, vous pouvez effectuer un autre test en printemps pour voir si les taux sont encore trop élevés à ce moment-là. Si le tableau clinique indique clairement un PPID, c’est bien sûr une autre affaire. Ce qui reste évident, c’est que la façon dont la quantité d’ACTH augmente en automne doit probablement être interprétée différemment, notamment en ce qui concerne l’intensité de cette augmentation.
Cordonnier, reste à ton établi
Ces résultats soulignent l’importance de prendre en compte les facteurs spécifiques à la race lors de l’établissement des valeurs de référence pour l’ACTH dans le diagnostic du PPID chez les poneys. Les chercheurs soulignent que les valeurs de référence ajustées ne peuvent pas être simplement dérivées des données qu’ils ont fournies. Ne vous mettez donc pas à la place du vétérinaire en interprétant vous-même les valeurs sanguines. En effet, ce n’est pas parce que votre poney est un Shetlander que des valeurs élevées d’ACTH en automne signifient soudainement qu’il ne peut pas être atteint de PPID. En revanche, rien ne vous empêche de signaler l’existence de cette recherche à votre vétérinaire :
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