La fourbure est une maladie complexe avec plusieurs causes possibles. Connais-tu suffisamment ton cheval pour reconnaître les premiers signes de cette maladie ? Plus tu agis tôt, plus il y a de chances que cela se termine bien à la fin.
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En 2017, une étude a été menée en Angleterre sur la capacité des propriétaires de chevaux à reconnaître la fourbure [1]. Sur 93 cas de fourbure diagnostiqués par les vétérinaires, seuls 51 ont été reconnus comme tels par le propriétaire du cheval. C’est un peu plus de la moitié.
Si 51 cas étaient reconnus, 42 cas resteraient donc sous le radar. C’est un nombre alarmant. Les propriétaires de ces chevaux pensaient, entre autres, que leur cheval souffrait de boiterie indéfinie, de raideur, d’abcès de sabot ou de colique. La moitié de ces personnes ne cherchaient même pas le problème dans les sabots. Une fois, même un fourreau gonflé a été blâmé. Certains n’avaient tout simplement aucune idée de ce qui pouvait ne pas aller avec leur cheval.
Signes cliniques subtils
Cette étude a montré que la probabilité que la fourbure soit reconnue chez un poney est plus grande que lorsque ça concernait un cheval. La triste explication à cela est que pour les propriétaires de poneys, c’était souvent la énième fois que la maladie frappait. Sans aucun doute, cela s’applique également aux chevaux en surpoids, dérégulation de l’insuline/SME ou PPID. Même si ton cheval n’est pas à risque, il est important que tu n’exclues pas la fourbure comme cause de boiterie ou de sensibilité basée uniquement sur la race, le type ou les antécédents cliniques.
La raison pour laquelle beaucoup de gens ne parviennent pas à reconnaître la fourbure est qu’ils ne sont pas familiarisés avec les signes cliniques les plus subtils qui surviennent fréquemment au début du processus de la maladie. Tout le monde reconnaîtra un cheval qui penche dans la position de fourbure typique. Un pouls tapant et plus rapide ou une fréquence respiratoire accrue, ce qui est beaucoup plus courant, passe plus facilement inaperçu. D’autant que ces types de caractéristiques de la fourbure aiguë ne sont pas constamment présents dans la phase aiguë de la maladie. Par exemple, un fort pouls digité peut aller et venir. Les premiers signes cliniques les plus courants ne sont pas toujours tous présents. S’il n’y a pas de pouls fort avec une fréquence plus élevée, cela ne signifie certainement pas que le cheval n’est pas fourbu.
Assure-toi d’être dans les délais
Ce qui est frustrant, c’est que la fourbure commence toujours par la phase de développement, dans laquelle rien n’est visible sur ton cheval. Tu seras donc en retard par définition. Par conséquent, assure-toi de connaître et de reconnaître les premiers signes cliniques subtils associés à la phase aiguë qui suit. Tu peux alors appeler immédiatement ton vétérinaire et ton professionnel de soins aux sabots, refroidir les sabots, ajuster la nutrition, et l’exercice, améliorer l’hébergement, commander des hipposandales, donner des suppléments et ainsi de suite pour arrêter la maladie.
Première étape
La première étape est déjà aujourd’hui : effectue une mesure de référence. Sache ce qui est normal pour ton cheval. Comment se tient-il, marche et tourne-t-il ? Quel est son comportement normal ? Quelle est sa température de sabot normale ? De temps en temps, met ta main sur ses sabots pour constater leurs température. Si tu ne sais pas comment ils sont normalement, tu ne pourras pas dire quand ils sont trop chauds, n’est-ce pas ? Tu fais de même pour sa fréquence cardiaque et sa fréquence respiratoire. Fais un journal de bord dans lequel tu écris ces informations.
Qu’est-ce que reconnaître ?
Maintenant, regardons les signes cliniques qui sont communs dans la phase aiguë de la fourbure et que tu dois apprendre à reconnaître :
- Pouls digité tapant et plus rapide (80 – 120 battements par minute). Le pouls est pris au niveau des artères présentes dans le « sillon » entre le tendon fléchisseur profond du doigt et le ligament suspenseur. On peut également sentir le pouls juste en dessous, sur le boulet.
- Tremblement des muscles et tonus musculaire accrue
- Transpiration
- Pupilles dilatées
- Hypervascularisation de la muqueuse des yeux
- Naseaux dilatés
- Oreilles raidies et tournées vers l’arrière
- Fréquence respiratoire plus élevée (80 – 100 respirations par minute). La respiration peut être également irrégulière et saccadée.
- Augmentation de la température corporelle à 40 – 41 °C
- Sabots chauds pendant longtemps
- Parfois, un élargissement de la ligne blanche est déjà visible. L’engrènement des lamelles s’est déjà détérioré, mais la séparation n’est pas totale.
- Les mouvements du cheval sont raides et se font avec peine. Le cheval évite de tourner. Ce dernier en particulier est un signe courant mais peu reconnu de fourbure aiguë.
- Dans la position de fourbure le cheval reporte le poids du corps sur l’arrière-main (campé du devant et sous lui du derrière).
- Irritable, anxieux, renfermé, soupirant et gémissant.
Agis immédiatement
Si tu reconnais un ou plusieurs de ces éléments chez ton cheval, n’hésite pas et appelle ton vétérinaire. Plus tôt tu agis, plus il est probable que tout finira bien. Si tu as un cheval atteint de PPID, de dérégulation de l’insuline/SME, d’obésité, d’une inflammation chronique ou s’il a des antécédents de fourbure, met le numéro de ton vétérinaire dans tes favoris, pour ainsi dire.
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