Tu as entendu parler plusieurs fois du terme de « preuve anecdotique », mais en fait, qu’est-ce que c’est ? C’est une preuve non-scientifique qui s’appuie sur l’expérience de quelques personnes. Dans le cadre d’un traitement faisant appel à un remède ou une thérapie tu peux parler de « preuve de satisfaction de l’utilisateur ». Pour prouver que quelque chose fonctionne ou non, de telles expériences ne servent à rien. Car tu ne peux jamais rester objectif et pour plusieurs raisons :
- Impossible pour toi d’échapper à l’effet placebo. Surtout si tu as investi des quantités de temps, d’argent et d’efforts à un mode de traitement. Tu as tellement envie de voir une amélioration que c’est ce qui se passe.
- Rien ne dit que l’état de ton cheval ne se serait pas amélioré même sans le traitement.
- Tu fais face à plusieurs problèmes en même temps. L’amélioration est- elle due au traitement X ou à la nouvelle livraison de foin, moins riche en sucre ?
- Les symptômes d’une maladie peuvent fluctuer. Le pic saisonnier de l’ACTH chez un cheval avec un PPID en est un bon exemple. Si tu viens de donner le remède X à la fin de cette période, tu peux te tromper et penser que c’est grâce au remède X que ton cheval va mieux.
- Il est difficile de faire la différence entre avoir réussi à cacher des signes cliniques et une guérison véritable.
- Tu ne veux pas décevoir le thérapeute. Cela semble bizarre à dire, mais nous avons tendance à réagir ainsi. Si le thérapeute pense avoir réussi alors que ce n’est pas le cas, tu dois être très sûr de toi pour le contredire.
Les traitements qui sont vraiment un succès fournissent bien sûr des tas de preuves anecdotiques. Mais celles-ci s’ajoutent à l’expérience clinique des vétérinaires et aux preuves découlant d’études scientifiques. Ne te laisse donc pas influencer par l’enthousiasme d’une personne de ta pension qui ne jure que par le traitement X qui a sauvé son cheval. C’est peut-être le cas… ou pas.
Le traitement X a très bien marché pour le cheval de mon copain, mais pas pour le mien. Comment est-ce possible ?
Quand on soigne un cheval, on ne traite pas un seul élément de l’organisme du cheval ou de sa maladie. Le corps du cheval est un ensemble complexe où toutes sortes de systèmes travaillent en synergie et interagissent. Intestins, vaisseaux sanguins, glandes endocrines, nerfs … tout est étroitement lié. Le traitement du cheval de ton copain a peut-être agi un peu plus sur un autre aspect de la maladie. Connais-tu tout ce qui concerne ses conditions de vie, alimentation, exercice, et soins aux sabots ? Ce cheval est-il de la même race, du même sexe, du même âge que le tien ? Les causes sous-jacentes sont-elles les mêmes chez lui ? S’agit-il bien du même type de fourbure ? Après avoir lu la réponse à la question précédente, demande-toi si le traitement de son cheval fonctionne aussi bien que tu le penses.
Ton copain peut peut-être te dire ce qu’il fait de plus pour soigner son cheval. Demande aussi au thérapeute qui suit son cheval pourquoi le traitement marche moins bien avec le tien. Il verra peut-être une différence que toi tu n’as pas remarquée. Et si tu ne l’as pas encore fait : cherche avec ton vétérinaire quelle est la cause du problème, fais-la disparaître dans la mesure du possible, fais en sorte que les pieds soient régulièrement et correctement parés, achète des hipposandales et mets-toi au travail pour améliorer encore les conditions de vie de ton cheval dans tous les domaines. Qui sait, ton cheval va peut-être aller tellement mieux que ton copain se demandera comment tu as fait.
Souhaites-tu lire plus de réponses aussi claires ?
Voilà qui tombe bien. Dans “La fourbure en questions” tu trouveras plus de 200 réponses à tout ce que tu peux te demander sur la fourbure et ce qui s’y rapporte. Ce livre va t’être d’une aide précieuse, à toi et ton cheval.