Cela ne pourrait éventuellement avoir un intérêt que dans le cas d’une fourbure liée au SRIS (ou: sepsis), avec une mort bactérienne dans le gros intestin. Cela concerne moins de 10 % des cas de fourbure. Et même dans ce cas, en situation de crise, tant que la cause n’est pas éliminée, il ne s’agira principalement que d’un traitement symptomatique.
Pourquoi les probiotiques sont inutiles dans la majorité des cas
Dans plus de 90 % des cas de fourbure, qu’il s’agisse de formes endocriniennes ou traumatiques, la santé intestinale n’intervient pas dans le déclenchement de la maladie. Dans ces situations, l’administration de probiotiques n’apporte donc aucun bénéfice et se révèle totalement inutile.
De plus, seule une partie des probiotiques survit au passage dans l’estomac et l’intestin grêle et encore, uniquement lorsqu’il s’agit de souches soigneusement sélectionnées et de formes d’administration spécifiquement protégées.
Probiotiques équins : une efficacité compromise dès la fabrication
En l’absence de ces précautions, la majorité des bactéries meurt avant même d’atteindre leur destination dans le gros intestin. Une étude a même montré que la grande majorité des bactéries (11 souches sur les 13 testées) ne survivent pas au processus de fabrication du produit probiotique lui-même !
Étiquetage des probiotiques équins : des écarts fréquents entre promesses et réalité
Plusieurs études, menées sur une période de 19 ans, ont régulièrement mis en évidence des manquements en comparant le contenu réel des produits aux indications mentionnées sur l’étiquette [1].
Probiotiques humains chez le cheval
La plupart des bactéries probiotiques utilisées chez les chevaux sont des espèces couramment administrées aux humains et naturellement présentes dans la microbiote intestinale humaine [2]. Autrement dit, il ne s’agit pas d’un traitement spécifique à l’espèce, ce qui réduit considérablement les chances d’obtenir un effet réellement bénéfique.

Pourquoi un probiotique générique ne suffit pas pour prévenir la fourbure liée au SRIS
Ce qui est également intéressant à noter, c’est que chaque souche bactérienne exerce un effet différent sur le microbiote. L’idée de développer un probiotique unique capable de prévenir ou de traiter diverses affections n’est donc pas réaliste.
Il faudrait, pour commencer, disposer d’un probiotique spécifiquement formulé pour corriger les déséquilibres du gros intestin associés à l’apparition de la fourbure liée au SRIS. En d’autres termes, un produit capable de compenser la disparition des bactéries à Gram négatif et des micro-organismes unicellulaires responsables de la dégradation de la cellulose.
Souhaites-tu lire plus de réponses aussi claires ?
Voilà qui tombe bien. Dans “La fourbure en questions” tu trouveras plus de 200 réponses à tout ce que tu peux te demander sur la fourbure et ce qui s’y rapporte. Ce livre va t’être d’une aide précieuse, à toi et ton cheval.