Malheureusement, nous ne pouvons pas lui offrir ces conditions idéales. Décider d’héberger un cheval signifie, par définition, limiter sa liberté et les options dont il dispose. Nous montons sur son dos, notre espace, notre temps et nos ressources sont limités, et nous ne sommes jamais vraiment capables de comprendre son être véritable. Ce que nous pouvons faire, par contre, c’est essayer de répondre au mieux à ses besoins en adaptant les conditions de vie que nous lui offrons.
Pour commencer, il faut cesser de considérer les adaptations nécessaires comme un objectif fixe qu’il faut absolument atteindre. Cet état d’esprit ne fera que souligner nos manques et nous poussera à abandonner nos efforts et à nous satisfaire de l’état actuel des choses en pensant que « finalement il y a bien pire que ça ».
Si vous choisissez plutôt de réorienter ce que vous faisiez jusqu’ici, chaque petite étape sera un pas en direction du mieux. Ce sera beaucoup plus motivant et vous serez plus enclins à persévérer et à garder vos yeux ouverts sur de nouvelles opportunités.
Si vous projetez par exemple de donner plus de liberté de mouvement à votre cheval, quelques heures au paddock le matin représentent déjà une amélioration par rapport à 23 heures sur 24 dans un box. Votre ligne de conduite sera bien sûr de lui donner encore plus d’espace et de mouvement, mais vous pouvez être satisfait de ce premier pas dans la bonne direction et réfléchir à la réalisation de l’étape suivante.
Celle-ci sera en toute logique d’offrir à votre cheval un accès permanent au pré, puis une vie en troupeau toute l’année, sur plusieurs hectares de terrain. Et qui sait, peut-être mieux encore.
Avec un peu d’imagination et en vous associant à d’autres propriétaires de chevaux, vous pouvez faire de grandes choses. Et si vous n’arrivez pas à la perfection dans la direction choisie, il n’y a pas mort d’homme ! Tant et aussi longtemps que vous faites de votre mieux et gardez un esprit critique.
Si, réellement, vous n’arrivez pas à offrir à votre cheval ce dont il aurait besoin selon vous, si aucune solution créative ne peut être trouvée, il vaut peut-être mieux lui trouver un autre propriétaire ou soigneur, soit temporairement, soit définitivement. Heureusement, il est rare de devoir prendre une telle décision. Dans ce chapitre, nous vous montrerons comment faire pour améliorer la façon dont vous hébergez votre cheval, gérez son pâturage, lui fournissez une interaction sociale et, le plus important, comment vous le nourrissez.